La visite a commencé chez Eric Jousserand, agriculteur à Chassieu, qui cultive des céréales sur 60 ha en lien avec les Ets Bernard, et 2,5 ha de légumes vendus en circuit court.

La Métropole avait soutenu en 2020 son projet de création de forage domestique pour irriguer en goutte-à-goutte ses serres, délocalisées suite à la vente du terrain qui les accueillait.
La visite a permis de constater le bon avancement du projet, et de mieux comprendre la réalité du quotidien de cette exploitation, qui fait face aux problématiques de maintien de l’activité agricole en milieu urbain, de communication sur les pratiques et d’explosion de la demande en légumes locaux. L’exploitation a su tirer avantage de la position de son siège en milieu urbain pour développer la vente des légumes à la ferme en plus des marchés : cette initiative a permis de créer du lien avec les habitants et de faire mieux connaître l’exploitation.

La visite s’est ensuite poursuivie sur l’exploitation Maréchal Nature à Rillieux-la-Pape. Si la renommée des circuits de commercialisation développés par cette entreprise familiale n’est plus à faire, avec le succès grandissant des paniers Maréchal Fraicheur (5000 paniers distribués sur l’agglomération), et de la marque Paul et Julie pour les herbes aromatiques, il est intéressant de voir le chemin parcouru par la structure pour en arriver là.
Cette exploitation familiale et traditionnelle reprise par Mr Guy Maréchal en 1984, cultivait jusqu’il y a 10 ans des céréales conventionnelles et 55 hectares d’herbes aromatiques en culture raisonnée, vendues en circuits longs. C’est en 2011 qu’elle s’est tournée vers l’agriculture biologique, convertissant peu à peu les surfaces tout en développant des marchés en circuits courts. L’exploitation est ainsi passée en 10 ans, de 0 à 90 hectares en bio : 20 hectares en légumes bio depuis 2016 (10 références de tomates, salades, épinards, fraises, framboises, patates douces, courges, aubergines, courgettes…), et depuis 2020, 60 hectares en céréales, luzerne et légumes sec bio.

L’exploitation s’attache depuis 6 ans à développer au maximum son autonomie et le travail en économie circulaire, au niveau des filières, de la gestion de l’eau, des déchets, etc.
Ainsi, les Maréchal ont développé leur propre filière de transformation et conditionnement des céréales et légumineuses, avec d’autres producteurs qui se convertissent en bio. Ils ont créé la société « Graines de Lyon », qui rassemble des producteurs, des transformateurs et des enseignes comme La Vie Claire et Maréchal Fraicheur, pour la commercialisation des farines, huiles et légumes secs issus des exploitations.
L’entreprise des Maréchal développe des partenariats multiples avec d’autres producteurs pour la commercialisation de leurs produits dans les paniers Maréchal Fraicheur, et la récupération de certains de leurs déchets pour en faire du compost. Leur objectif est de pousser au maximum les partenariats pour fonctionner véritablement en économie circulaire.
Par exemple, les Maréchal produisent du foin de luzerne, qu’ils vendent à des producteurs de lait bio, dont ils reprennent le fumier pour alimenter leur compost, et achètent leurs fromages via la coopérative laitière, pour les distribuer sur le site Maréchal Fraicheur.
De même, l’orge est vendue notamment à une brasserie à Rillieux La Pape, dont ils vendent la bière sur le site Maréchal fraicheur et dont ils reprennent les déchets de l’orge après fermentation pour leur compost. La paille de leur production d’orge bio est vendue à un producteur de champignons à Rillieux la Pape, qui ramène le substrat de paille après la récolte de ces pleurotes pour alimenter le compost de l’exploitation, qui vend ensuite ces pleurotes sur le site de Maréchal fraicheur.
L’exploitation dispose de sa propre plateforme de compostage, sur laquelle plusieurs paysagistes, scieries et producteurs de légumes de la Région de Lyon viennent poser leurs déchets verts. Ce sont plus de 5 000 tonnes de compost qui sont produits par an, et remis après 18 mois sur les cultures pour les fertiliser.
La croissance de l’activité a été accélérée avec la crise sanitaire, qui a conduit l’exploitation à mettre en place un drive de produits locaux sur le siège, qui a connu un très fort succès. Les projets de développement de l’exploitation sont encore nombreux et prometteurs : en 2020, ils ont bénéficié du soutien financier de la Métropole pour plusieurs des investissements nécessaires, via les appels à projets du Plan de Développement Rural de la Région.
Les participants sont ressortis enthousiastes de ces visites : la richesse des échanges, la diversité des sujets abordés et la passion du métier transmises par ceux qui nous ouvraient leurs portes, laisseront un souvenir marquant de cette matinée.
Des partenariats sont à construire désormais pour aider la Métropole dans ses projets de structuration de filières locales, et d’approvisionnement de la restauration collective en produits bio et locaux !