Réussir son colza avec les associations !

Lundi 20 novembre s’est tenue la journée technique "Réussir son colza avec les associations" organisée dans le cadre du PAEC de l’Agglomération Lyonnaise. Une trentaine d’acteurs de la profession (agriculteurs, techniciens, conseillers, ingénieurs) ont fait le déplacement pour échanger autour de la conduite du colza en association et observer les modalités implantées pour l’occasion.

La matinée s’est déroulée sur la SARL de la Croix d’Azieu. L’objectif était de présenter les intérêts agronomiques des associations dans le colza et d’observer au champs les 5 modalités testées et leurs impacts sur le développement du colza, des adventices et la structure du sol.

Pourquoi l’association ?

Lors de cette matinée Arnaud Micheneau de Terres Inovia est intervenu. Selon lui, la première question à se poser lors du choix de l’association est « pourquoi l’association ? », à quoi doit elle servir ? En effet, une association gélive servira au colza (féveroles par exemple) tandis qu’une association non gélive servira à la culture suivante (par exemple, un trèfle qui restera après récolte jusqu’à l’implantation d’une culture de printemps).

Il ajoute qu’il est également important de se demander si l’on est en situation à risque, par exemple si la parcelle est sujette à un enherbement précoce. En effet, l’association du colza à un couvert gélif peut aider à contrôler un salissement tardif mais pas une infestation trop précoce. Par ailleurs les applications d’herbicides de pré-levée ou post-levée précoce sont souvent peu sélectives des légumineuses (il existe néanmoins des différences entre espèces). Il est donc nécessaire de partir d’une situation sans risque majeur de salissement précoce.

Il insiste sur le fait qu’un autre point essentiel est l’implantation. Il faut mettre toutes les chances de son côté et « entrer dans l’hiver avec un colza sain et robuste », c’est-à-dire bien implanté et avec un joli pivot. Pour cela il est important de le semer au bon moment (à partir du 15/08 si possible) et avec une structure de sol favorable au développement des pivots. Il insiste sur le fait que « l’association n’est pas une solution miracle et ne sauvera pas une mauvaise implantation. » En revanche, l’association apportera une stabilité au rendement dans les années d’aléas climatiques. On constate dans les situations de faibles disponibilité en azote (comme dans les sols argilo-superficiel du Berry) ou d’hydromorphie dans l’Allier un déplafonnement des rendements. Ce qui s’est traduit par un gain de rendement de l’ordre de 2 à 3 q/ha en moyenne dans les essais conduits depuis 2013 par Terres Inovia dans le Berry. Il précise qu’ « au-delà du gain de rendement cette technique d’implantation apporte de la robustesse quel que soit l’année ou le type de sol. »

De même, l’association peut permettre de diminuer de 30uN l’apport de fertilisation et d’un point l’IFT herbicide et l’IFT hors herbicide [1] (dû notamment aux insecticides) en situation difficile, avec forte pression de ravageurs.

Les modalités

Les modalités ont été semées en bande sur une parcelle de 8,85 ha selon le modèle suivant :

Les modalités contenant du trèfle sont testées dans le cadre de rotations où un maïs est implanté à la suite du colza. En effet, le trèfle n’est pas gélif et restera pour couvrir le sol entre la récolte du colza et le semis du maïs. L’exploitation ne pratiquant pas le labour, la ligne de semis du maïs sera décalée par rapport au couvert.

Elles ont été conduites de la façon suivante :

Quels résultats ?

1 2 3 4 5
Au 16 novembre colza 1,5kg/m² pour 31 pieds/m² colza 0,6kg/m² pour 20 pieds/m²
féverole 0,8kg/m² pour 10 pieds/m²
colza 0,45kg/m² pour 30 pieds/m² colza 0,9kg/m² pour 22 pieds/m² colza 0,9kg/m² pour 27 pieds/m²
ITK Traitement anti-limaces réalisé Pas de traitement anti-limaces
Observations Colza et trèfle bien développés Féverole et colza bien développés, lentilles peu développées Forte attaque de limaces, couvert resemé mais très peu développé Bon développement du colza

Les mélanges de plusieurs espèces dans le couvert permet d’assurer qu’au moins une des espèces se développera, ce qui a été le cas pour la modalité 2.

Notes

[1résultats obtenus dans le Berry. Il s’agit de données à vérifier selon sa situation et non pas d’une donnée généralisable