Un plan local de sauvegarde unique en Europe : profession agricole et collectivités unies dans la préservation des surfaces agricoles
Jusqu’en 2015, lors de la mise en œuvre d’un aménagement public impactant l’œdicnème criard, l’aménageur public devait compenser ces surfaces par un facteur 3, c’est-à-dire qu’un hectare détruit devait être compensé par trois hectares de surfaces favorables à l’œdicnème.
Aujourd’hui, les porteurs de projet peuvent déroger à cette règle s’ils sont partenaires du plan de sauvegarde (collectivités locales, chambres d’agriculture, ligue de protection des oiseaux). Dans ce cas, l’aménageur doit créer, par tranche de 30 hectares aménagés, un seul hectare de surface gravillonnée favorable à l’œdicnème en mettant en place un suivi de l’efficacité de la mesure.
En contrepartie, les partenaires se sont engagés à deux actions phares :
- préserver a minima 12.000 ha de surface agricole par l’intermédiaire des documents d’urbanisme,
- assurer la protection de l’ensemble des couvées d’œdicnèmes situées en zones de culture.
Une action phare : protéger les nids dans les cultures
Une part importante de la dynamique de la population d’œdicnèmes relève du succès de sa reproduction, soit le nombre de poussins parvenant à l’envol. Or, les nichées situées à même le sol dans les zones de culture du maïs notamment sont quasiment indétectables et peuvent être détruites par le passage d’un engin agricole, surtout au moment des semis.
Il est donc proposé aux exploitants agricoles un protocole de protection des nichées sur la base du volontariat. Après localisation par les animateurs du plan de sauvegarde d’un couple se préparant à nicher, la Chambre d’agriculture identifie et contacte l’agriculteur concerné. Ainsi, sur 32 parcelles potentiellement concernées en 2015, 19 nids ont été identifiées. Après accord des exploitants, les nids ont été balisés par des piquets afin de l’éviter lors des travaux agricoles (voir ci-dessous).
Après l’envol des jeunes, ou l’échec de la couvée, le balisage est retiré par les animateur du plan et l’agriculteur est informé de la réussite ou de l’échec de l’opération.
Un succès dès la 1ère année
L’opération de protection des nids a été lancée en 2015 et constitue une première réussite : grâce à la mobilisation du monde agricole (sur les 17 exploitations concernées, seule une a refusé d’adhérer au plan de sauvegarde), 18 nids ont été protégés, dont 16 nichées qui sont allées jusqu’à l’éclosion des œufs.