Réduction des phytos sur le Maïs et alternatives au S-métolachlore

Le 23 Juin a eu lieu une animation bout de champ avec une quinzaine d’agriculteurs dans le cadre du Projet agro-environnemental et climatique (PAEC) de Lyon. La rencontre avait lieu sur une exploitation située à Tignieu. Le sujet abordé était comment réduire l’utilisation de produits phytosanitaires sur le maïs et en particulier l’utilisation du S-Métolachlore.

En début de matinée, Quentin Giraud a commencé par nous rappeler les enjeux liés à la qualité de l’eau, en particulier sur celui du captage de l’est lyonnais, dont les agriculteurs sont sur le territoire. Cette rencontre était l’occasion de discuter des variations à travers les années de différents indicateurs étudiés par l’Agence de l’eau. Par exemple, dans le Rhône, on observe une diminution dans la vente des pesticides à travers les années, et ce sur toutes les cultures confondues. On remarque aussi que le taux de métabolites, qui sont des molécules de pesticide dégradées, est plus élevé qu’auparavant. Mais il est important de lier cette information au fait qu’aujourd’hui de plus en plus de métabolites sont découverts et recherchés lors des analyses.

Ensuite John Guillaume, des Ets Bernard, nous a présenté les différents essais qu’il a mis en place avec l’agriculteur. Les différentes méthodes utilisées étaient soit mécanique, soit chimique ou alors une combinaison des deux. L’objectif de ces essais était d’observer l’influence des différents itinéraires techniques sur la culture (taille, présence d’adventices …) et de montrer qu’il était possible de remplacer le S-Métolachlore par d’autres alternatives.
John précise aussi qu’en réduisant l’utilisation de produits phytosanitaires il faut également baisser son niveau d’acceptabilité et être plus tolérant vis-à-vis des adventices par exemple. De plus, malgré certains résultats qui sont intéressants et potentiellement une bonne alternative il faut aussi prendre en compte le temps de travail : les interventions chimiques et mécaniques ne se font pas au même moment en ne nécessitent pas tous le même temps de travail. Le matériel utilisé pour les interventions mécaniques, comme la bineuse, peuvent aussi être un frein pour les agriculteurs car c’est du matériel nécessitant un gros investissement.
Au total, 12 essais ont été mis en place, et leur détail se trouve dans le tableau ci-dessous.

Après la présentation des différentes modalités de l’essai, Mickael Flandin, un agriculteur travaillant en bio depuis 2004, est venu présenter son expérience sur la culture de maïs. Cette intervention a permis d’échanger sur les pratiques mises en place pour conduire cette culture sans produits phytos. Selon Mickael, quand on travaille en bio la rotation est très importante : il cultive uniquement le maïs après une luzerne ce qui lui permet une bonne restitution de l’azote ainsi que de semer sur une parcelle qui n’est pas trop sale.
En termes d’interventions mécaniques, l’agriculteur laboure systématiquement la parcelle avant l’installation d’une culture de printemps, et prépare le semis avec 3 passages de vibroculteur. Il réalise 3 binages par an sur le maïs et un passage à la herse étrille à l’aveugle. Il insiste sur l’importance de recouvrir de terre les adventices lors du binage sur le rang, pour les empêcher de relever.
Les dates de semis changent également en agriculture biologique : ainsi, Mickaël Flandin a fait un semis cette année au 25 mai pour semer dans un sol réchauffé et permettre une levée en 5 jours.

Cette demi-journée a permis de mieux visualiser les effets de différentes conduites sur la culture de maïs et de découvrir des alternatives intéressantes permettant de limiter l’utilisation du S-Métolachlore mais aussi de globalement réduire l’IFT sur les cultures de maïs.

Modalités développées et résultats :