L’objectif de cette journée était de discuter des différentes solutions disponibles à l’heure actuelle, autour des essais menés chez un agriculteurs volontaire de Genay (Rhône).
N° | Type | Modalité | Composition | Coût |
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1 | CHIMIQUE | Glyfonet 360 (3L/ha) | Glyphosate | 30-35€/ha |
2 | CHIMIQUE | Chardole 600 (1,2L/ha) | 2,4-D | 30-35€/ha |
3 | CHIMIQUE | Guild (3L/ha) | Glyphosate + pyraflufène ethyl | 30-35€/ha |
4 | TEMOIN | |||
5 | AGRONOMIQUE | Couvert Intercouv 3V | Moha, Avoine, Trèfle d’Alexandrie, Vesces à 20-25kg/ha, 48h après moisson | 80-90€/ha |
6 | AGRONOMIQUE | Couvert Intercouv 3V | Moha, Avoine, Trèfle d’Alexandrie, Vesces à 20-25kg/ha, 1 mois après moisson | 80-90€/ha |
7 | MECANIQUE | Fraise rotative | 60€/ha | |
8 | MECANIQUE | Déchaumeur à dents avec rouleau | 50-60€/ha | |
9 | MECANIQUE | Déchaumeur à dents sans rouleau | 50-60€/ha | |
10 | AGRONOMIQUE | Couvert | Pois (20-30kg/ha), Féverole (90-130kg/ha) | 140-160€/ha |
Premier constat de cette journée, le sol laissé à nu après moisson, sans traitement ni travail du sol, a été colonisé par les adventices et plus particulièrement par l’ambroisie. Ce qui n’est pas surprenant.
Moins surprenant encore, les modalités traitées chimiquement montraient un peuplement d’adventices faible. Les produits phytosanitaires, dont le glyphosate appliqué à demi dose, ont donc bien fonctionné. Ces modalités restent notamment les plus économiques à l’hectare.
Cependant, le désherbage mécanique réalisé avec un déchaumeur à dent (avec ou sans rouleau) s’est avéré plus efficace que le glyphosate lui-même, avec très peu de levée d’adventices.
Le désherbage avec l’outil de type fraise, quant à lui, a été aussi efficace que le traitement au 2,4D, avec quelques repousses de blé et des levées d’adventices.
Concernant le désherbage mécanique, en termes de coûts, de facilité de passage et de résultats obtenus, le déchaumeur à dent avec rouleau est le plus satisfaisant. Sans rouleau, les dents entraînaient trop de biomasse (ici, chaumes, paille broyée laissée au sol) et de terre, ce qui rendait leur passage très difficile.
L’inconvénient également de ces modalités est que la structure du sol est déstabilisée. Si rien n’est semé avant l’hiver, cela augmente les risque d’érosion et de coulées de boue.
Les dernières modalités ont été mises en place afin de permettre de contrôler l’enherbement tout en respectant la structure du sol et sans utiliser de glyphosate. Trois couverts ont été semés. Leur développement devait permettre de limiter la levée des adventices en les étouffant et de garder un sol vivant en le couvrant (ce qui limite les effets de l’érosion), en améliorant sa structure (par le développement des racines) et en le nourrissant (par le développement des biomasses aérienne et racinaire).
Deuxième constat de la journée, pour un même couvert de petites graines (moha, trèfle d’alexandrie, vesces et avoine), seul la modalité semée 48h après la moisson s’est développée. En effet, le couvert, 48h après moisson, a bénéficié de la fraîcheur et de l’humidité résiduelle du sol tandis qu’un mois après moisson, le couvert a été semé dans un sol sec. Les adventices ont donc été contrôlée dans un cas mais pas dans l’autre où elles se sont épanouies.
Le dernier couvert, composé de grosses graines a quant à lui bien supporté d’être semé un mois après récolte. Cependant, sa composition (féverole et pois) n’a pas permis de couvrir efficacement le sol.
Suite à la présentation de ces modalités, la question de la gestion des couverts a été soulevée, car bien souvent ces derniers sont détruits grâce au glyphosate avant le semis de la culture suivante.
Plusieurs solutions ont été évoquées et sont notamment utilisés dans les systèmes en AB :
- broyage du couvert
- roulage du couvert avant le gel afin d’en augmenter l’efficacité, si les espèces semées sont gélives
- semis direct sous couvert, ce qui correspond au semis de la culture suivante directement dans le couvert. Celui-ci est souvent fauché (voire pâturé si possible) au préalable afin d’en ralentir la croissance et de permettre à la culture à implanter de bien se développer.
Cette journée était également l’occasion de rappeler l’importance de se munir d’un matériel de pulvérisation limitant les dérives [1] et de porter des EPI (Equipement de Protection Individuel) : masque, lunette, combinaison déperlante et gants. En effet, la première voie de pénétration des produits phytosanitaires dans le corps est la peau.
En conclusion, aucune solution miracle n’existe à l’heure actuelle pour concurrencer l’utilisation du glyphoste, principalement en termes de coûts. En termes de bénéfices agronomiques et environnement, l’implantation de couverts d’interculture semble la plus judicieuse. Cependant, il est important de garder en tête que pour chaque situation, c’est une combinaison de pratiques et une connaissance fine de son milieu (ex. fonctionnement de son sol, plantes indicatrices présentes) qui permettront de se passer au mieux du glyphosate.