Surfaces d’intérêt écologique

SIE : Interdiction des phyto à partir de la campagne 2018

Le 14 juin 2017 le parlement européen a voté l’interdiction d’utilisation des produits phytosanitaires sur les Surfaces d’Intérêt Ecologique (SIE) avec une application dès janvier 2018.

En mai dernier, la commission de l’agriculture et du développement durable du Parlement Européen adoptait le règlement "Omnibus" pour la révision de la Politique Agricole Commune (PAC) et notamment sa simplification. En juin cette dernière rendait un avis défavorable à la résolution du Parlement d’interdire l’utilisation des produits phytosanitaires sur les SIE.

Pourtant, le 14 juin les députés ont voté pour cette interdiction, allant ainsi à l’encontre de l’avis de la commission.

Selon la commission ...

Cela "menace la durabilité de la production nationale de protéines [végétales] voulue par la stratégie de l’Union en matière de protéines [végétales], alors que l’Europe dépend déjà dans une grande mesure des importations de protéines".

Pour quelles raisons ?

Pour rappel, chaque "exploitant doit maintenir ou établir des surfaces d’intérêts écologiques (SIE) sur l’équivalent de 5% de sa surface en terre arable" pour prétendre au "paiement vert" de la PAC. Les "surfaces portant des plantes fixant l’azote", et donc productrices de protéines, font partie des SIE possibles en France (Les surfaces d’Intérêt Écologique, MAAF, Février 2017).

Sur le territoire du PAEC de l’agglomération lyonnaise, le soja est la culture la plus développée dans le cadre des SIE. Elle représente un enjeu majeur pour l’alimentation humaine et animale. Cette décision pourrait mettre en péril sa culture car le territoire est également sujet au développement de l’ambroisie que les agriculteurs et professionnels jugent quasi impossible à gérer autrement qu’en chimique.

Alors, pourquoi cette décision ?

Les sociaux-démocrates ayant impulsé la résolution du Parlement avancent qu’il est "fondamental de réserver les surfaces d’intérêt écologique pour ce à quoi elles sont destinées : préserver la biodiversité et les pollinisateurs, essentiels à notre agriculture."

Et maintenant, quelles solutions ?

La liste des SIE admises en France est longue. Les cultures de légumineuses ne sont pas les seuls éléments présents sur cette liste [1]. Par exemple, 1ml [2] de haie équivaut à 10m² de SIE , 1ml de bandes tampons équivaut à 9m² de SIE tandis que chaque arbre isolé [3] équivaut à 30m² de SIE. En comparaison, 1m² de légumineuses équivaut à 0,7m² de SIE.

De plus, les députés affirment que "la question de l’indépendance en protéines végétales est vitale, mais ne se réglera pas uniquement à travers les SIE. Il est urgent de mettre en place une vraie stratégie européenne d’indépendance végétale afin de réduire nos importations de soja."

Dans ce contexte, l’agglomération lyonnaise a pris les devants. En effet, le développement des cultures légumineuses fait partie des MAEC [4] proposées sur son territoire.

Notes

[1Liste et équivalence disponible dans Les surfaces d’Intérêt Écologique, MAAF, Février 2017

[2mètre linéaire

[3Arbre dont la couronne fait au moins 4m de diamètre ou arbre têtard

[4Mesures AgroEnvironnementales et Climatiques