Couverts intermédiaires et adaptation à la sécheresse

retour sur la journée technique du 16 septembre

Le 16 septembre dernier a eu lieu une matinée technique coanimée par les partenaires du PAEC et du captage du Reculon.
Cette journée avait pour thème «  couverts intermédiaires et adaptation à la sécheresse  »
La trentaine d’agriculteurs présents ont ainsi pu découvrir les différents essais de couverts mis en place sur la plateforme St Ex Innov (Association de partenaires techniques : Chambres d’agricultures, Oxyane, ISARA, Terres Innovia, Arvalis).

Avant l’implantation des différentes modalités de couverts, la culture précédente (blé) a été récoltée le 21 juillet 2021. Le semis des couverts a été réalisé dès le lendemain, le 22 juillet, sans autres interventions entre la récolte et le semis. L’objectif était de semer directement après la moisson.
Thibaud Ray (Arvalis) a pu d’abord présenter les différents rôles des couverts et la plateforme de manière générale puis Éric Farré ( CA 69) a pu présenter le travail fait sur la gestion de l’irrigation( voir doc en pièce jointe). Enfin, les partenaires (Oxyane et Chambre d’agriculture du Rhône) ont pu présenter les différentes modalités présentes :

Modalité numéro 1 :
Modalité semée au semoir à dent. Ce type de couvert est particulièrement intéressant pour les éleveurs ou pour les méthaniseurs car avec un semis on fait deux récoltes ce qui permet d’en exporter une et d’en laisser une au champ. Le sorgho pipper a deux avantages principaux : il se développe rapidement et donc concurrence les adventices, de plus, il se roule facilement. La vesce velue présente dans le mélange a l’avantage d’être peu cher.
(Coût de la modalité = 99€/ha°

Modalité numéro 2,1 et 2,2 :
Ces modalités sont des couverts de référence notamment dans le Sud-Ouest, il est à semer en deux fois, d’abord le sorgho et le radis chinois Daïkon puis la féverole. Radis chinois plus intéressant que le radis fourrager (facilité d’implantation et de destruction), mais un peu plus cher.
(coûts des modalités : 95€/ha ou 132€/ha)

Modalité numéro 3 :
Cette modalité est un mixte des deux premières, elle permet également de faire deux récoltes avec un seul semis. Le trèfle incarnat présent dans cette modalité est particulièrement intéressant pour l’apport d’azote.
(Coût de la modalité = 76€/ha)

Modalité numéro 4 :
Le radis fourrager est intéressant pour son effet structuration du sol, mais il semble moins intéressant que le radis chinois (présent en modalités 2 et 3). La phacélie et le tournesol ont, eux aussi, un effet structurant, et sont de plus des plantes mellifères (Ce qui est bien en termes d’image aussi). Le trèfle, quant à lui, se développe plus lentement, il arrive plus tard que les autres espèces du couvert. L’avoine brésilienne pousse difficilement dans le Rhône d’après la Chambre d’agri
(Coût de la modalité = 83€/ha)

Modalité numéro 5 :
La modalité 5 est une modalité particulièrement riche en légumineuses, c’est donc un bon couvert pour apporter de l’azote au sol. Cependant, au stade observé lors de la journée, on observe une moins bonne couverture du sol que sur d’autres mélanges. Elle contient également du tournesol (toujours pour ses effets structurant et mellifère)

Modalité numéro 6 :
On observe sur cette modalité un salissement plus important.
(Coût de la modalité = 82€/ha)

Modalité numéro 7 :
On observe sur cette modalité que les légumineuses ont eu du mal à s’exprimer. Attention également à la moutarde qui peut créer une faim d’azote pour la culture suivante.

Modalité numéro 8 :
Le gros avantage de cette modalité est son coût peu important.

Modalité numéro 9 :
Ce couvert est un mélange simple et gélif. Il a pour avantage d’être facile à détruire. Ce mélange à un cycle court qui peut se valoriser en fourrage. On observe que le moha s’est bien implanté, et pousse assez facilement même en conditions sèches. Le trèfle d’Alexandrie s’est moins bien exprimé, malgré une quantité de semis importante

Modalité numéro 10 :
Couvert gélif dans lequel la céréale a été semé. La vesce de bengale est bien appropriée pour des conditions séchantes. Dans cet essai, elle ne se tient pas bien.
(Coût de la modalité = 69€/ha)

Les modalités suivantes ont été semées après un déchaumage ( 11 et 12) et deux déchaumages ( 13 et 14)

Modalités 11 à14 :
Ces modalités reprennent les mélanges semées précédemment, avec un travail du sol différent. Les deux déchaumages n’étaient dans cette situation pas forcément nécessaire, on observe de meilleures levées des couverts à la suite du semi-direct derrière moissons (sauf pour la vesce qui semble mieux se comporter après déchaumage).
Un double déchaumage permet de gérer le salissement des chaumes en cas d’adventices derrière moissons, mais induit également une perte d’humidité du sol du fait du travail du sol répété.
Un semi au plus proche de la moisson privilégie de meilleures levées, mais cela est à adapter en fonction du matériel disponible, de l’état de la parcelle et de l’organisation des chantiers sur l’exploitation.

Modalité 11 :

Modalité 12 :

Modalité 13 :

Modalité 14 :

La matinée s’est terminée autour d’un buffet où les agriculteurs ont pu échanger avec les partenaires sur la thématique des couverts

Ce qu’on retiendra des discussions :
On a globalement deux « courants de pensées » pour les couverts, des couverts plutôt simples dans le sud-ouest (comme la modalité 2) et des couverts plus complexes dans le Nord et en Suisse.

Le sorgho est souvent utilisé dans les modalités car il se développe bien même en condition de semis plus sèche. Par contre, il a besoin d’azote (davantage que l’eau) : au moins 40 unités d’azote (les reliquats de la culture précédente peuvent faire l’affaire s’il y en a suffisamment).

L’avoine rude (ou brésilienne) semble non adaptée ici. De manière générale, on a du mal à faire pousser cette avoine dans un couvert dans la région.

Le trèfle d’Alexandrie est couteux et peu présent dans les couverts. Cela laisse à penser que à 1 ou 2 kg/ha de trèfle ne sont pas suffisants dans les compositions.
Le radis semble avoir un développement aléatoire dans les couverts.
De manière générale, on observe un développement poussif des légumineuses.

Il a également été rappelé l’importance de couvrir son sol, à la fois pour la sécheresse mais de manière plus générale pour la vie du sol, limiter le lessivage des nitrates l’apport de carbone et d’azote, et donc la santé des cultures. Il n’y a pas UN bon couvert qui fonctionne partout, il est à choisir en fonction de ses cultures suivantes et des objectifs recherchés ( structuration, apport d’azote, biomasse etc. )
Les points remontés par les agriculteurs sont : la difficulté de semer le couvert juste après la récolte, suite à leur charge de travail. Un agriculteur insiste sur la production de biomasse des couverts, qui est un bon indicateur des effets des celui-ci. Effectivement, il indique une meilleure structure du sol par le développement de la matière organique et des racines, entrainant une meilleure mobilisation des éléments minéraux.

Prochain RDV : 7 octobre sur la plateforme, pour une comparaison de destruction des couverts entre un rouleau Faca et un broyeur classique.