Auxiliaires de cultures et infrastructures agroécologiques

Un auxiliaire de culture est un être vivant qui détruit les ravageurs ou atténue leurs effets. Il s’agit souvent d’animaux consommant les ennemis des cultures (insectes comme les coccinelles, les carabes, des araignées, des vers, certains oiseaux, des chauves-souris...) ; mais on trouve aussi des parasites ou des micro-organismes (bactéries, champignons, ..) provoquant des maladies au sein des populations de ravageurs. Ces auxiliaires peuvent être lâchés au sein de la culture et cette technique, couramment désignée par l’expression « lutte biologique » est déjà utilisée avec succès dans de nombreuses filières.

Restaurer les infrastructures agro-écologiques pour favoriser les auxiliaires

En agro-écologie, les agriculteurs favorisent le développement d’auxiliaires indigènes naturellement présents dans l’environnement des cultures en cherchant à maintenir ou à rétablir un équilibre naturel. Pour cela, ils fournissent de la nourriture et des abris aux auxiliaires par exemple en implantant des haies, des bandes enherbées ou fleuries, des arbres, en augmentant la diversité végétale, en limitant la taille des parcelles, en réduisant les travaux de sols profonds et le recours aux insecticides. Ainsi, la bonne gestion des relations naturelles proies-prédateurs qui favorise le développement d’auxiliaires de culture peut diminuer fortement le recours aux produits phytosanitaires.

Peu de données scientifiques disponibles pour engager une réelle dynamique de territoire

La chambre d’agriculture du Rhône a souhaité investir le sujet dans les écosystèmes agricoles (maraîchage, arboriculture et grandes cultures) présents en milieu périurbain en s’associant à l’ISARA-Lyon, à l’association Arthropologia et à la Station d’expérimentation Rhône-Alpes information légumes (SERAIL). La métropole de Lyon s’est associée à ce projet afin d’améliorer nos connaissances sur la dynamique de colonisation d’un milieu par les auxiliaires, de sensibiliser et former les exploitants agricoles et de promouvoir des aménagements et une gestion favorables à la biodiversité dans les espaces agricoles.

La métropole de lyon a financé un important projet de recherche et développement à partir de 2016

Pour atteindre ces objectifs, la concertation avec le monde agricole et les experts écologues a permis de définir les 4 étapes suivantes pour les deux années du projet :

  • mobilisation des agriculteurs : identification d’agriculteurs potentiellement intéressés, visite d’exploitations et diagnostic des parcelles sur lesquelles des aménagements sont déjà présents et/ou à réaliser ;
  • réalisation d’aménagements : plantation de haies, mise en place bandes enherbées et de couverts faunistiques, réalisation de gîtes et nichoirs, réhabilitation de mares, etc. ;
  • suivi de l’installation des populations d’auxiliaires sur 30 sites. Le suivi scientifique sera assuré par les scientifiques d’Arthropologia sur 3 catégories d’espaces : sans aménagements, avec aménagements « récent », avec aménagements anciens « à l’équilibre ». Il s’agit d’une étape primordiale dans l’acquisition de données de référence. Ce suivi scientifique est complété par des observations réalisées par les agriculteurs eux-mêmes au moyen de kits d’auto-évaluation (avec un accent mis sur les grandes cultures en cohérence avec les enjeux eau potable du PAEC) ;
  • communication auprès de l’ensemble du monde agricole : par les exploitants eux-mêmes (bâches, livrets) lors de salons ou de marchés ou par l’intermédiaire des partenaires agricoles (chambre d’agriculture, coopératives, négociants, etc.).

Si vous êtes intéressé par implanter des haies, ou des mares, sur votre exploitation, n’hésitez pas à contacter Mathieu Novel au 06 79 78 66 07, ou Solène Soulas (Arthropologia) au 06 28 23 71 00.