Visites d’élevages dans l’Ouest lyonnais

Après les visites d’exploitations en arboriculture, en maraîchage et en céréales, c’est au tour de l’élevage d’être visité par le Vice-Président de la Métropole en charge de l’agriculture.

Jeudi 6 mai, accompagné de plusieurs agents du service écologie de la Métropole, de l’animateur de la Chambre d’agriculture et d’une élue de Villeurbanne, Jérémy Camus s’est rendu sur 2 fermes des Vallons de l’Ouest de la Métropole, à la rencontre des éleveurs.

Pour commencer cette visite, l’Elevage des Grandes Trèves à Saint-Genis les Ollières nous a ouvert ses portes, en compagnie des élus de la commune et d’autres agriculteurs voisins.
Elise et Georges Michallet élèvent 80 vaches allaitantes Blonde d’Aquitaine et leurs suites. Avec une centaine d’hectares de prairies permanentes sur la ferme, les animaux sont nourris principalement d’herbe à la pâture ou avec les fourrages produits sur l’exploitation. Dans ce système naisseur engraisseur, les veaux mâles sont vendus en Hollande, tandis que les femelles sont vendues au bout de 3 ans aux boucheries lyonnaises, ou dans certaines écoles voisines.
Les deux enfants qui ont grandi sur cette ferme et y travaillent depuis toujours, sont tous deux "mordus" du métier et envisagent de reprendre la ferme avec leurs parents dès leur sortie du BTS.

Les agriculteurs présents à cette rencontre nous ont fait part de plusieurs sujets d’inquiétude concernant l’avenir de leurs fermes : avec le changement climatique, les printemps sont plus secs et plus précoces, et le début d’automne aussi, provoquant des sécheresses importantes sur les prairies. La question de l’accès à l’eau devient cruciale pour pouvoir continuer à produire. Avec l’une des CUMA auxquelles ils appartiennent, ils travaillent sur l’optimisation de l’usage de l’eau, et sur un projet de séchage en grange. Avec le SMHAR, une étude est en cours pour étendre le réseau d’irrigation collectif jusqu’au plateau de Méginand.
Par ailleurs, depuis les confinements liés à la crise sanitaire, les promeneurs affluent sur le plateau et adoptent pour certains des comportements irrespectueux des espaces agricoles et de ceux qui y travaillent, en marchant dans les cultures plutôt que de rester sur les chemins, en oubliant leurs déchets dans les champs, ou encore en lâchant leurs chiens dans les prés au lieu de les tenir en laisse.
Les éleveurs s’inquiètent des conséquences de ces comportements sur leurs animaux : les vaches peuvent s’intoxiquer avec les excréments de chiens dans leurs prés, et l’on retrouve dans leur estomac les déchets jetés par les promeneurs.

Pour répondre à ces problématiques, quelques pistes de solutions sont évoquées : des clôtures, des gardes champêtres, des panneaux de signalétique, un parking pour éviter de retrouver les voitures dans les champs, mais aussi et surtout l’éducation et la sensibilisation par l’école à travers des visites de classes à la ferme par exemple.
La Métropole a confirmé sa volonté d’aider les agriculteurs face à ces différentes problématiques, et de travailler avec eux à développer des solutions pertinentes et viables.

La petite délégation s’est ensuite dirigée vers Dardilly, où Sébastien Perra, de la Ferme du Pelosset, nous a accueillis.
Ici, les 40 vaches laitières cohabitent avec les cochons en plein air pour produire sur place du fromage, des produits laitiers et de la charcuterie.
Dans cette ferme familiale présente sur la commune depuis plusieurs générations, parents et enfants travaillent ensemble. Sébastien Perra a repris la ferme avec son père il y a une dizaine d’années. Depuis 2012, ils se sont lancés dans la transformation à la ferme pour faire du fromage, et ont commencé un élevage de 50 porcs pour valoriser le petit lait issu de la transformation fromagère.

En 2017, ils ont converti la ferme à l’agriculture biologique. Grâce aux conseils techniques de la laiterie Biolait, au réseau ARDAB et aux formations de la Chambre d’agriculture, ils ont pu faire évoluer considérablement leurs pratiques, et se réjouissent aujourd’hui du chemin parcouru. Sébastien témoigne : "Aujourd’hui, c’est sûr que je ne reviendrai pas en arrière ! ". La ferme a en effet gagné en autonomie alimentaire pour son troupeau, qui se nourrit essentiellement d’herbe à la pâture et de fourrages produits sur l’exploitation.
Depuis 2021, le frère de Sébastien, Benoît, s’est lui aussi associé à la ferme pour s’occuper de l’atelier de transformation avec sa mère. Nous avons eu la chance de déguster certains de leurs délicieux fromages, qui ont régalé nos papilles !

La ferme du Pelosset vend ses produits en partie en restauration collective (lycées, collèges, écoles), et en vente directe à la ferme ou au magasin de producteurs de Sainte-Foy les Lyon, ainsi que dans les épiceries lyonnaises.

Les PERRA travaillent à améliorer de façon continue leur exploitation et leur impact environnemental. Ainsi, fin 2019 ils ont installé une chaudière à plaquette (bois déchiqueté) afin d’alimenter la fromagerie, la salle de traite et les maisons d’habitation en eau chaude et en chauffage. Cela leur a permis de gagner en autonomie énergétique, et de valoriser les arbres de bordure de prés et de champs qu’ils entretiennent pendant l’hiver.

Pour en savoir plus sur la ferme : http://fermedupelosset.com/