Retour sur les réunions publiques agriculteurs de Mars

Les 08 mars et 24 mars derniers, à Simandres et Limonest, la Métropole de Lyon et ses partenaires ont reçu les agriculteurs du territoire pour faire le bilan des 5 dernières années d’engagement dans le Projet Agro-Environnemental et Climatique de l’agglomération lyonnaise et discuter de la suite.

Bilan du PAEC et perspectives

Le bilan des engagements en MAEC et de l’animation, le bilan financier et les résultats des travaux d’évaluation du programme ont été présentés aux agriculteurs présents.
Cela a permis de soulever quelques points de discussions, notamment sur :

  • les couverts végétaux  : comment aider les agriculteurs à avoir des parcelles couvertes, pour répondre aux différents enjeux de nitrates, de stockage de carbone, de ruissellement, de biodiversité etc ?
  • les bilans phytos  : le mode de calcul des IFT ne permet pas de prendre en compte le fait que certaines doses homologuées sont parfois revues à la baisse en cours d’engagement sur la réduction des IFT, ce qui peut fausser ensuite la valeur de l’IFT calculée qui peut être supérieure alors que l’agriculteur n’a pas augmenté ses doses.
    Par ailleurs, pour atteindre les objectifs fixés par les MAEC sur 5 ans, il vaut mieux y aller progressivement plutôt que d’un seul coup.
    Il s’agit également d’avoir une réflexion globale à l’échelle de l’exploitation pour réussir à vraiment diminuer les phytos : cela passe par une stratégie d’ensemble avec l’adaptation des rotations de culture etc.
  • La création de filières valorisant certaines pratiques des agriculteurs : créer des filières énergies avec des cultures productrices de biomasse serait intéressant par exemple pour répondre à différentes problématiques (couverture des sols, stockage de carbone, réduction phytos etc) et contourner les problèmes réglementaires, de subventions etc.

La présentation des conditions de prolongation des MAEC en 2022, et notamment des couverts herbacés, a suscité bon nombre de questions.
Voici quelques points à retenir sur les couverts herbacés :

  • Les mesures "création et maintien d’un couvert herbacé/ couvert d’intérêt faunistique et floristique" ne sont pas ouvertes à la prolongation en contrat MAEC en 2022.
  • Cependant, la Métropole et le SMAAVO proposent une prolongation d’un an via une convention gérée par la collectivité concernées, selon les conditions présentées dans le diaporama.
  • En 2023, dans les nouveaux périmètres d’intervention du futur PAEC (à définir encore), les surfaces éligibles à la future mesure "création de prairies" seront les surfaces herbacées de 2 ans ou moins.
    Ainsi, seront potentiellement éligibles à cette mesure :
    — > les parcelles qui s’étaient engagées en 2017 dans une MAEC "création de couvert", en ayant 1 an d’âge ou moins en prairie temporaire (compteur gelé pendant la durée de MAEC donc en 2022 elles rentrent dans leur 2ème année d’âge)
    — > les parcelles implantées en prairie temporaire en 2021, 2022 ou 2023
    — > dans la future mesure "création de prairie" qui ouvrirait en 2023, le compteur d’âge de la prairie temporaire ne sera pas gelé, ce qui signifie qu’au-delà de 5 ans d’âge, la prairie passera en prairie permanente.

A noter également : certaines futures mesures système liées à l’eau auront des exigences liées à une couverture minimum sol de 10 ou 11 mois sur 12, ce qui peut aider à maintenir certains couverts. Il y aura également des mesures adaptées au systèmes herbagers pastoraux, pour aider au maintien de couverts permanents.

Nous avons enfin abordé les informations fournies par la DRAAF sur les futurs PAEC et MAEC.

Le support utilisé pour ces différentes présentations est disponible ici :

A la suite de cette plénière des ateliers ont permis d’avoir les retours des agriculteurs sur les futures mesures proposées par le Ministère, mais également de recueillir des idées sur les problématiques à aborder dans les futures animations du PAEC, concernant la préservation de l’eau et de la biodiversité dans les exploitations.

Atelier Eau :

• Cahier des charges des futures MAEC système Eau : l’obligation de non-retour d’une même culture 2 années consécutives sur une même parcelle engagée semble très complexe à respecter pour les céréaliers présents à cet atelier. Cette condition commune à presque toutes les MAEC Eau risque de beaucoup restreindre le nombre d’agriculteurs qui souhaiteront s’engager dans les futures MAEC.
• MAEC Sol semis direct : les agriculteurs engagés en ACS présents à l’atelier sont circonspects sur cette MAEC, dont les objectifs de résultats fixés semblent difficiles à atteindre.
• Concernant le calcul des IFT, la valeur des IFT de référence utilisés pour les percentiles à atteindre n’est pas encore connue à ce stade, ne permettant pas de se prononcer sur le niveau de difficulté des objectifs demandés.
• Une démarche spécifique ciblée sur les captages de l’Est, complémentaire aux MAEC, se révélerait pertinente pour répondre aux enjeux de qualité de l’eau, en mobilisant d’autres dispositifs à construire (filières bas intrants, contrats de PSE, production de biomasse à vocation énergétique sur des zones ciblées proches des captages…). Un plan bio métropolitain est en cours de construction et contribuera également à soutenir le développement de l’agriculture biologique en particulier dans les aires de captages.

Propositions d’animations pour le travail du sol :

  • Les produits phytosanitaires : comment mieux maitriser leur utilisation
  • Gestion des couverts d’interculture : appui sur les conditions d’implantation, les mélanges d’espèces, le type de matériel etc
  • Gestion mécanique : à intensifier et faciliter l’accès de ces matériels souvent onéreux.
  • Labour : à intégrer au sein de la rotation pour maitriser les adventices

Atelier Biodiversité :