Faire pâturer des moutons sur des terres céréalières, c’est possible ! Retour d’expérience sur le plateau des Grandes Terres

Se basant sur des expériences menées dans le nord de la France et l’année dernière en Isère, des céréaliers des Grandes Terres ont mis à disposition de plusieurs éleveurs de moutons certains de leurs champs pour faire pâturer leurs troupeaux de retour d’alpage. Cette action test, accompagnée par la Chambre d’agriculture du Rhône et soutenue par la Métropole de Lyon, avait pour objectif principal de vérifier l’intérêt de ce type de pratique tant pour les céréaliers que pour les éleveurs, et d’acquérir de la connaissance (chargement, appétence des moutons pour certaines cultures comme le colza,…).

Arrivés sur le plateau à partir du 27 septembre, les moutons ont rejoint leurs fermes d’origine le 19 novembre dernier. Au total les 4 éleveurs de l’ouest lyonnais ont fait pâturer plus de 600 moutons sur près de 80 ha mis à disposition par 5 exploitations céréalières du plateau des Grandes Terres (Corbas et Feyzin).

S’il est encore un peu tôt pour faire un bilan précis de cette action test, quelques enseignements se dégagent.
Pour les éleveurs, l’opération est positive comme le constate l’un d’eux : « Mon troupeau a pu accéder à du fourrage supplémentaire et de bonne qualité ». Et d’ajouter : « J’avais un peu peur de la gestion du troupeau à distance mais cela s’est bien passé grâce au berger qui a fait preuve d’autonomie et d’anticipation pour être notre relais auprès des bêtes ».
Du coté des céréaliers, les effets du passage du troupeau sur les parcelles sont pour l’instant incertains : « Les végétaux broutés par les moutons continuent de pousser. Il faudra quand même les détruire avant le prochain semis ». D’autres pistes de pâturage avant les prochaines cultures de printemps sont en cours d’étude, qui pourraient éviter d’avoir à broyer les couverts. Concernant l’intérêt agronomique lié à l’apport d’engrais naturel par le pâturage, les céréaliers estiment qu’il est encore trop tôt pour l’évaluer.

Cette opération a également permis de donner une nouvelle image du plateau des Grandes Terres aux promeneurs et aux habitants. Les agriculteurs sont très satisfaits des liens créés et soulignent le rôle du berger et ses qualités relationnelles. Celui-ci revient sur l’importance de la communication : "Il y a eu beaucoup de passage. J’ai répondu à de nombreuses questions et diffusé des messages de prévention, notamment pour ceux qui avaient des chiens : qu’ils les tiennent en laisse pour éviter qu’ils ne se rapprochent des parcs. Des panneaux ont complété la communication et diffusé des consignes de sécurité sur l’électrification des clôtures. Tout s’est bien passé !".

Enfin, céréaliers et éleveurs ovins qui ne se connaissaient pas avant cette action commune ont apprécié de collaborer et de connaitre un peu mieux le métier de l’autre.

Au final, tous sont satisfaits et si certains points peuvent être améliorés, cette action pourrait être reconduite en 2020, et pourquoi pas, permettre à moyen terme d’initier d’autres actions partenariales !