THÈSE DE CAROLINE BRAND

Alimentation et métropolisation : repenser le territoire à l’aune d’une problématique vitale oubliée

Fait alimentaire et fait urbain sont aujourd’hui au cœur d’un faisceau de tensions et de contradictions. Paradoxalement, ils n’étaient plus appréhendés et gérés conjointement. La thèse de Caroline Brand vise à saisir la façon dont l’alimentation peut constituer un prisme au travers duquel le territoire, pris dans le processus de métropolisation, peut être lu mais aussi pensé et géré.

Nourrir les territoires des sociétés urbaines ?

Une première partie de la thèse s’intéresse à l’état des liens entre fait alimentaire et fait urbain dans les territoires et aux potentiels intérêts d’un croisement entre les deux systèmes qui y sont liés à l’heure d’un processus de reterritorialisation du fait alimentaire et de métropolisation du fait urbain. À travers une analyse de la rythmique des croisements successifs entre ces deux systèmes et de leurs évolutions, nous montrons comment le processus de reterritorialisation du fait alimentaire est et peut-être le support d’un monde métropolitain et d’une pensée revisitant conjointement problématiques du système alimentaire et territorial.

La seconde partie s’attache à l’analyse du traitement des liens entre fait alimentaire et fait urbain à partir du constat d’un défaut d’appréhension du caractère vital et d’approche globale du fait alimentaire. Celui-ci n’est pas saisi comme un champ d’action en soi et est formulé partiellement et de façon éclatée. L’appréhension du fait alimentaire comme problématique publique transversale par les territoires est néanmoins en cours. En France, le prisme dominant d’appréhension est celui de l’action agricole qui évolue vers l’agri-alimentaire.

Le programme Urbact : prémices d’une ambition reliant problématiques alimentaires et territoriales

À Lyon, l’arrivée du projet Urbact a permis d’engager les prémices d’une ambition stratégique métropolitaine maillant problématiques alimentaires (accessibilité, qualité, durabilité) et territoriales (gestion de l’agriculture urbaine et périurbaine, logistique territoriale, renouvellement urbain, tissu commercial, action sociale, gestion des espaces publics, développement touristique, développement économique, etc.).

Ces éléments dégagent des perspectives pour penser la production et l’organisation des régions urbaines en devenir en révélant l’opportunité du fait alimentaire pour une approche transversale des problématiques d’aménagement, de développement, de gouvernance et éventuellement de construction métropolitaine.