ADVENTICES ET MECANIQUE - GESTION DES ADVENTICES POST RECOLTE :

retour sur la réunion technique du 03 septembre

Ce jeudi 3 septembre, dans le cadre du Projet agro-environnemental et climatique (PAEC) de l’agglomération, se sont réunis une quarantaine d’agriculteurs et de professionnels du monde agricole sur une parcelle de l’exploitation de Jean-Charles Jocteur à Corbas.
L’objet de cette réunion ? Aborder ensemble le sujet de la gestion des adventices en post récolte.
Pour commencer, Hugues Mouret (association Arthropologia) a présenté les résultats du diagnostic de plantes bioindicatrices réalisé sur la parcelle de M. Jocteur grâce à la méthode de Gerard Ducerf. L’occasion de parler des plantes bio-indicatrices et de ce qu’elles nous apprennent sur la santé du sol.
En effet, la germination des plantes dépend de plusieurs facteurs sur lesquels l’agriculteur n’a pas de prise : climat, géologie du sol, etc. Cependant le développement (notamment intempestif) de certaines espèces (qualifiées d’invasives/envahissantes) dépend également fortement des pratiques agricoles passées et actuelles. Les itinéraires techniques appliqués (fertilisation, irrigation, travail du sol) ont une conséquence directe sur la vie du sol et donc sur la levée de dormance des adventices.
L’intérêt de cette méthode est donc de caractériser le type de sol sur une parcelle en observant la flore adventice spontanée, d’interpréter son état en lien avec les pratiques agricoles appliquées, et de faire des préconisations de gestion pour un sol plus vivant.

Ensuite, Gaëlle Caron (de l’ARDAB), nous a présenté les résultats des différentes modalités d’essais de gestion mécanique des adventices post récolte sur la parcelle. Plusieurs outils de déchaumage ont été testés sur la parcelle :

En raison des contraintes liées à la météo, les premiers passages n’ont pas été réalisés sur les mêmes dates. En effet une période de sécheresse prolongée a sévi sur l’été et certains outils n’ont pas pu pénétrer le sol durant une durée déterminée. Lors du second passage, la modalité 2 a été réalisée plus tard car l’outil était en panne et a nécessité des réparations.

Les résultats pour chaque modalité sont résumés dans le tableau ci-dessous :

Les participants ont pu voir l’une des machines en action à la fin sur la bande témoin, et constater par eux-mêmes son efficacité.

Ainsi, les résultats de comptages d’adventices mettent en évidence que les modalités d’intervention suivantes sont les plus efficaces pour détruire les adventices en post-récolte :

  • 2 passages avec un outil à dent avec rouleau (travail profond)
  • Outil à dent avec rouleau (travail profond) au premier passage + outil à disque au second passage (travail superficiel)
  • 1 seul passage fin août de l’outil à dent avec rouleau (travail profond)

Les participants ont ensuite pu échanger sur leurs pratiques autour d’un buffet convivial de produits bios et locaux.
Il ressort de leurs échanges qu’une majorité des agriculteurs présents utilisaient déjà ces pratiques de déchaumage ( souvent plusieurs passages de travail profonds), et que le seul frein à leur utilisation était le coût économique. Tous, en tout cas, semblaient très intéressés par les résultats des essais et par le diagnostic de sol par l’approche des plantes bio-indicatrices.